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Выдержки из бумаг Остафьевскаго архива

Петр Вяземский
Выдержки из бумаг Остафьевскаго архива

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Твой Жуковский.
18/30 апреля (1850)

У нас были дни прекрасные; теперь дождь ливмя и холод. Как у вас?

2. Два письма Сильвио Пеллико

I.

Monsieur le Prince,

La lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire me parle de douleurs, et de douleurs bien cruelles. Quoique elles soient celles d'un père et que je n'en point éprouvé de pareilles, je crois les comprendre par quelque analogie, d'après celles dont j'ai eu l'expérience. Oui, Monsieur, voire lettre dont je vous remercie de tout mon coeur parce-qu'elle est bonne, m'а coûté des larmes, soit par la part que je prends à vos pertes, soit par le sentiment trop vif que j'ai des miennes. En un an je fermais les yeux à mes deux parens! Dieu me frappa ensuite par la mort d'un frère chéri, le compagnon de mon enfance, l'appui que j'avais cru devoir me consoler toute ma vie. Et ce frère plus fort que moi, je l'ai vu comme vieillir tout-à-coup, souffrir une affreuse agonie, ne pouvoir plus me parler, et s'éteindre! On voit de ces choses et on survit! Mais c'est que l'on sent, qu'il faut entrer dans les desseins de Dieu. Le Chrétien surtout le sent. Entrons-у avec courage, et que notre sacrifice soit saint. Des grâces sont attachés à l'humble résignation et au courage dans le malheur. Dieu est si bon qu'il nous sait gré d'aimer encore nos devoirs quand ils ne sont plus adoucis par la chère présence des objets qui nous consolaient le plus. Nous ne comprenons pas ce sublime mystère de la Croix, mais si nous у prenons saintement part, Dieu nous en sait gré! Bénissons Le. Il nous aidera jusqu'à la fin parceque nous avons aimé et souffert en Le bénissant.

Je ne sais où voltige actuellement l'oiseau-voyageur, comme vous appelez M. Ba-ruffî. C'est un excellent homme. Je regrette que son livre ait de ces grosses taches que l'on ne rencontre que trop souvent dans les relations de ce genre. Il sera bien puni de sa foute quand je lui lirai votre lettre et celle que M-r de Maistre vous а adressée au sujet de sa crédulité et des inexactitudes graves qu' elle а produites. Tout ce que vous me dites à ce propos, Monsieur, porte l'empreinte de la modération et de la sagesse. Votre petite digression sur le Knout est juste, quelque terrible que soit ce supplice. Je ne suis pas de ceux qui s'attendrissent sur les monstres et qui aboliraient volontiers l'épouvantement de la vengeance publique. L'auteur d'un crime atroce а encore des droits à nos con-solations religieuses, à nos prières; il n'en а point à l'indulgence qui lui épargnerait une peine des plus terribles. Je ne partage pas même votre sentiment contre la peine de mort, quoique je sens toute la gravité des raisons que vous m'apportez. Dans ces matières, il n'у а qu'un voeu à former: c'est que les juges aient une conscience, et certes le cas contraire est rare plus que les déclamaleurs ne le supposent. Oui, rare, mais hélas! il existe. C'est un fléau qui échappe aux règles, comme un incendie, un tremblement de terre. Les trésors de la bonté de Dieu sont là pour réparer, pour soutenir, pour suppléer abondamment. Le vrai malheureux n'est que le méchant.

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