Une leèon importante à retirer de la lecture de ces mémoires, c'est de se bien convaincre, combien il a été de tout temps difficile à un homme d'honneur et consciencieux de se maintenir sur le terrain de la Cour. Il ne lui suffit pas de posséder la confiance de l'autorité suprême et d'être protégé par elle. Les influences secondaires, mais tontes puissantes, les influences occultes, imperceptibles, insaisissables qui régnent sur ce plateau élevé, combattent sourdement cette protection et cette confiance, et finissent souvent, pour ne pas dire toujours, par avoir le dessus et miner la position de l'homme de bien. Certes, Porochine l'était complètement, il était tout coeur à ses devoirs, appréciait leur sainteté, considérait sa mission comme un sacerdoce, il portait à son élève un culte, non aveugle et servile, mais noble et élevé; eh bien! nous voyons cependant les découragements, les tristesses qui s'emparaient de loi et ont probablement amené son éloignement du poste qu'il occupait.
Il serait trop hasardé de tirer une conclusion de ce qni ne peut rester qu'à l'état de conjecture, mais on ne saurait s'empêcher de déplorer que ce noble caractère n'ait présidé jusqu'au bout à l'éducation du jeune prince. On aime à croire que son influencé salutaire se fut retrouvée et manifestée plus tard, dans l'adolescent, devenu Empereur.