2. L'élément militaire ne prédominait pas dans l'éducation et l'entourage du jeune Grand Duc. Les exercices et les formalités militaires ne le distrayaient pas de ses études. On ne l'habituait pas à se considérer comme militaire avant tout Certes, le futur souverain d'une grande puissance comme la Russie ne pouvait pas rester étranger à ce qui doit en partie constituer la force et la sécurité de l'état. Mais dn ne lui faisait envisager cette question, que sous un point de vue élevé, et non dans les détails d'une pratique minutieuse, faite pour absorber, et fausser l'esprit d'un enfant. On se gardait bien de lui imposer comme 'des devoirs importants et suprêmes, ce qui en réalité, ne pouvait être pour lui qu'un amusement, et aurait dû nécessairement le distraire et le détacher d'études plus sérieuses et l'empêcher de se préparer à l'accomplissement de devoirs, bien plus rudes et plus sacrés. Un prince doué par la nature de grands talents militaires et appelé un jour à devenir un grand capitaine, le deviendra naturellement par la force des choses, des événements et de la vocation. Il est non seulement superflu, mais même dangereux de lui inculquer dès son enfance de pareils goûts, violemment et pour ainsi dire machinalement et par habitude. Une direction semblable donnée à son esprit peut paralyser son intelligence, et la détourner d'une autre voie plus féconde en grands résultats pour le bien du pays et qui aurait pu illustrer son nom et son règne.