Une fois ayant reçu le tant attendu petit timbre avec la signature de Kvasnikov sur mes documents, j’ai remercié la secrétaire et suis sorti dans le couloir. J’ai directement noté les noms des enseignants auxquels je devais faire passer le bonjour pour ne pas oublier. Par la suite, tout s’est passé comme je l’avais prévu. Une fois revenu à KAI, j’ai fait passer le bonjour à tous les enseignants dont le nom j’avais noté directement après notre conversation avec Sergueï Pavlovitch. J’ai remarqué qu’à chaque fois que je prononçais Sergueï Pavlovitch, la sévérité habituellement présente chez les professeurs disparaissait et se remplaçait par la bienveillance et des sincères remerciements. Ce n’est que lorsque j’avais terminé que je me suis rendu compte que je pouvais demander à l’un de ces professeurs le nom de ce mystérieux Sergueï Pavlovitch.
Le temps a passé vite. Je n’étais plus étudiant, mais ingénieur testeur de l’étude de la fabrication des moteur-fusée à ergols liquides dans l’Usine de Léningrad de Klimov. Presque trois ans plus tard, dans la cantine de l’usine de la ville de Nijniaïa Salda, j’ai aperçu dans les mains de mes collègues un journal qu’ils faisaient passer entre eux. Sur l’éditorial du journal, tout au centre, j’ai vu dans un cadre de deuil la photographie du monsieur qui avait visité le bureau de Kvasnikov lorsque j’étais étudiant. Ce n’est qu’à ce moment-là que j’ai su le nom de ce Sergueï Pavlovitch. C’était Korolev.
Sur la photographie ci-contre sont illustrés mon grand-père et moi, ainsi que le buste de Sergueï Pavlovitch Korolev à l'entrée du musée de l'astronautique en été de l’année 2021